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Les débuts d’une école Montessori

Les débuts d’une école Montessori

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » disait Nelson Mandela…. Pour répondre au besoin de nouvelles solutions pédagogiques à laquelles aspirent enfants, parents et éducateurs, des écoles alternatives essaiment partout dans le monde. En France, nous trouvons principalement des écoles inspirées des pédagogies Montessori, Steiner ou Freinet… Ces écoles se déploient dans une recherche d’humanité visant l’épanouissement de l’enfant dans toutes ses dimensions.

Parmi elles, une nouvelle école Montessori ouvre ses portes en septembre 2015 près de la Roche-sur-Foron entre Annecy et Genève. Ses deux créatrices, Clémence Laloue et Séverine Deloof, répondent à leur propre vœu autant qu’à une demande croissante des parents de la région, avec cette école développée au sein de l’association Graine de Vie.

« La pédagogie Montessori nous semble une évidence pour accompagner l’enfant dans son développement et lui permettre d’agir avec tout son potentiel. Au-delà d’une pédagogie, Maria Montessori a élaboré une philosophie éducative, une éducation à l’autonomie et à la paix ».

L’école Montessori du Pays Rochois est une école maternelle et élémentaire animée par une équipe de trois éducatrices formées à la pédagogie Montessori. Chaque enfant est accueilli dans une des deux classes de l’école, l’une pour les 3-6 ans et l’autre pour les 6-12 ans. Le projet pédagogique propose une grande ouverture sur la nature et des actions en faveur du respect de l’environnement. La « cour de l’école », un vaste jardin, permettra à chaque enfant de cultiver son propre parterre et d’apprendre les mains dans la terre…

Les locaux tout neufs de l’école peuvent accueillir jusqu’à 49 enfants. Les inscriptions sont ouvertes et possibles même en cours d’année.

Clémence : Lorsque nous nous sommes rencontrées, nous sommes reparties en écrivant le projet pédagogique et le projet global. Puis les choses se sont organisées progressivement… Nous nous sommes attelées à trouver un lieu pour l’école et les questions sont venues dans la foulée… par exemple, quand nous avons trouvé le local, nous avons compris qu’il nous fallait un prêt, alors nous avons visité des banques, monter des dossiers…Le propriétaire du local nous a soutenu. Nous avons aussi rencontré d’autres gens comme la Transition citoyenne d’Annecy qui nous ont encouragé et ont cru vraiment au projet ! Certaines choses se sont fait en parallèle, comme le fait de trouver une comptable. Travailler avec elle nous a aidé à créer notre budget prévisionnel, à voir avec combien d’enfants nous pouvions démarrer, si le projet était viable dans la région…

Séverine : Avec trois salariées, l’école est financièrement viable à partir de vingt-cinq enfants. Nous n’en sommes pas loin, cela va vite arriver ! D’autant plus que l’enthousiasme du projet est communicatif, nous sommes un réservoir qui déborde ! J’ai l’impression que nous sommes portées par le projet, ce n’est plus nous qui le soutenons à bout de bras comme au départ… quelque chose se met en route, nous ouvre des portes et nous dit « Nous sommes avec vous ! ».

Les débuts du projet

Clémence : Depuis deux ans, je réfléchis à ce projet d’école. Dès le départ, il était axé sur la pédagogie Montessori, seulement je n’étais pas sûre de la forme finale : ateliers ou école. J’ai presque laissé tomber le projet d’école à un certain moment. Je me suis demandé « Est-ce que je veux vraiment cela ?». Le projet n’était pas entamé, des parents étaient intéressés, mais rien de concret n’était construit. J’ai poursuivi ma formation, j’ai expérimenté dans les ateliers pour enfants que j’animais, je testais de nouvelles choses et je m’émerveillais de ce que cela permettait… A ce moment-là, je me suis davantage ouverte et je me suis dit « oui, c’est vraiment cela que j’ai envie de faire ! ». Cela a été un oui, parce que ce que je mettais en place dans les ateliers fonctionnait super bien ! Il y avait un écho… les ateliers plaisaient aux enfants et me plaisaient aussi. J’avais plus de maturité. Et c’est là que Séverine est arrivée !

Séverine : Je suis issue de l’Education nationale où j’étais professeurs des écoles. Mais je voulais faire autre chose. Quand j’ai découvert la pédagogie Montessori, c’était une évidence que je souhaitais aller vers cela, d’autant que cette pédagogie répondait en tout point aux besoins éducatifs de mes propres enfants qui ne trouvaient pas une place apaisante au sein de l’Education nationale. Je suis arrivée dans la région il y a un an. Auparavant, j’habitais dans le Nord où j’avais entrepris de construire une école Montessori avec une amie. Nous avions commencé à créer un collectif de parents pour une école, l’Ecole Montessori de l’Artois qui ouvre ses portes à la rentrée ! Nous avions travaillé deux ans sur le projet. Quand je suis arrivé ici, j’ai découvert le projet de Clémence qui ressemblait comme deux gouttes d’eau au mien, les deux projets étaient au même stade d’avancement…Alors j’ai voulu me lancer dans l’aventure avec Clémence et depuis janvier nous y travaillons…Ces derniers temps, la progression a été exponentielle ! Nous avons trouvé les locaux en avril et depuis tout se construit !

 

Maria Montessori

"L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit mais une source qu’on laisse jaillir."

Les + de la pédagogie Montessori

Séverine : La pédagogie Montessori respecte le développement et les rythmes d’apprentissage des enfants, les laissant maîtres de leur progression dans un accompagnement bienveillant, encourageant la prise d’initiative, l’autonomie et la coopération. Le savoir-être et le plaisir d’apprendre sont mis en avant, chacun trouvant ainsi sa place malgré ses différences : les enfants précoces sont libres d’avancer sans être freinés, les enfants en difficultés peuvent aller à leur rythme sans subir de pression. Dans ces conditions, l’enfant est motivé et prend plaisir à apprendre.

Clémence : Dans la pédagogie Montessori, quand un enfant veut explorer profondément un sujet, il y va. Il prend le temps pour aller au fond de ce qu’il souhaite apprendre. Et quand il s’est suffisamment nourri, il met le sujet de côté et il va vers autre chose. Ainsi il a la possibilité d’explorer et pour cela il utilise de nombreuses matières et d’outils différents. Il fait des ponts entre les matières et entre les connaissances. Par exemple, quand un enfant découvrira le théorème de Pythagore, il fera des connexions entre le théorème et l’homme qui a vécu en Grèce. A l’époque grecque existait aussi un certain type de commerce, un type d’alphabet… Quelle est l’histoire de cet alphabet ? Qu’est-ce que Pythagore a permis à d’autres hommes de découvrir ? Des liens se font entre l’histoire, la géographie, le langage, les arts. C’est toute une cohérence du monde qui s’ouvre à l’enfant.

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