Épouser un milliardaire ou changer de système ?
Comédienne engagée, Audrey Vernon n’a pas sa langue dans sa poche. Avec son one woman show économique – Comment épouser un milliardaire – elle expose le manque d’humanité des hommes les plus riches du monde. Ses armes ? L’humour, une candeur audacieuse et un esprit vif.
À travers son spectacle écrit en 2009, puis joué sur la scène française, Audrey s’attaque aux têtes d’affiche de la liste de Forbes et du CAC 40. Jouant le rôle d’une jeune femme sur le point d’épouser un milliardaire, elle décortique avec malice les actions peu glorieuses de ces hommes qu’on prend à tort comme des modèles.
Car peut-on vraiment considérer les milliardaires tel Steve Jobs ou Bill Gates comme des bienfaiteurs de l’humanité ? Est-il sage d’encourager les jeunes à suivre le même chemin ?
Ces hommes ont très bien su tirer leur épingle du système au capitalisme mondialisé : « Ce qu’ils font est légal, mais ils ont du sang sur les mains » explique Audrey en détail.
Ainsi révoltée par l’injustice sociale, la jeune comédienne dénonce l’immoralité du capitalisme et les inégalités générées par ces 1 810 être humains qui détiennent une grande partie des ressources naturelles et humaines de la Terre.
Le théâtre et l’écriture, véritables moyens d’éducation populaire, sont les outils de prédilection d’Audrey Vernon : « Mes spectacles viennent quand quelque chose me révolte et m’intéresse… Je deviens obsédée par le sujet, puis j’ai envie de monter sur scène pour en faire quelque chose de théâtral. »
Comment épouser un milliardaire
D’Audrey Vernon
Pour ceux qui ont compris qu’il y a davantage de bénéfices à épouser un milliardaire qu’à travailler pour lui ou acheter ses produits, une candide fiancée, lors de son enterrement de vie de jeune fille, prodigue quelques conseils, détaille la mécanique du capitalisme mondialisé et de l’explosion des inégalités.
“Comme dit mon futur mari, il faut prendre l’argent là où il est : chez les pauvres. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres…”.
Derrière son apparente naïveté se cache cependant une fine lectrice de Marx au sourire bien acéré. Chaque élu de la liste de Forbes ou du CAC40 en prendra pour son grade, et Audrey Vernon, alchimiste économique, réussit à se saisir de sujets graves pour les rendre drôles.