“Notre révolution intérieure” : le premier pas est de se changer soi-même
Très sincère dans sa démarche, Alex Ferrini a réalisé un film touchant par son humanité. « Notre révolution intérieure » explore la dimension humaine et profonde de la transformation de soi. À travers la sagesse d’une trentaine d’hommes et de femmes de tout âge, le documentaire présente le chemin d’une éducation de soi qui commence dès l’enfance et se poursuit sans fin… Il nous offre avec le cœur une vision de la vie faite d’intégrité, de responsabilité et d’une plénitude de l’être qui appelle à cette révolution simple et spirituelle en chacun de nous.
De retour depuis 2 ans d’un voyage en Amérique du Sud qui a duré 2 ans, Alex a complétement changé de vie : « Je suis passé d’un état d’être où je subissais ma vie, où je me conformais aux attentes de l’extérieur à un état d’être où je commence à jouer avec la vie. C’est ce qu’a représenté la réalisation de ce film. »
Quel a été le déclic qui a permis ta révolution intérieure ?
Alex Ferrini : « À la base, j’ai suivi un parcours plutôt normal, j’ai fait une école de cinéma puis j’ai travaillé pendant 3 ans en tant qu’intermittent du spectacle dans la réalisation de publicité, de clips vidéo, de longs métrages… À 24 ans, j’habitais Paris et je me rendais compte que ma vie était à des océans de qui je voulais être. Le déclic a été la prise de conscience d’un mal-être et une peur de mourir avant ma propre mort, de ne pas avoir tenté de jouer au jeu de la vie en osant me jeter vraiment dans l’inconnu pour voir ce qui se passe…
C’est chouette de lire des livres, de voir des films, cela inspire… mais est-ce que ma vie change réellement pour autant ? Donc, le but du jeu était de me lancer, d’expérimenter cette révolution par moi-même. Car je pense que l’on a beaucoup plus à perdre lorsqu’on ne se lance jamais dans l’inconnu que dans le risque que l’on prend à oser. »
Le film commence par cette idée : « On avait le choix entre rester dans notre quotidien à Paris ou partir ». La révolution intérieure doit-elle obligatoirement passer par un voyage extérieur ?
« De manière générale et dans tous les cas, nous faisons notre révolution intérieure où l’on veut et quand on veut. Mais de manière très personnelle, pour moi, c’était une nécessité de partir… j’avais ressenti lors de mes précédents voyages que voyager est un soutien extraordinaire pour nous aider à changer notre vision du monde, pour être plus présent et conscient dans notre vie. Quand on se retrouve dans un environnement inconnu, il devient naturel d’être beaucoup plus attentif à tout ce qui se passe…
Je m’étais avoué ma faiblesse, je voulais changer et je savais qu’en restant à Paris, cela serait difficile… Alors j’ai décidé d’utiliser le voyage comme une aide à un changement plus profond. »
À ton retour de voyage, de quelle façon as-tu poursuivi ta révolution ?
« À mon retour, je ne pouvais plus reprendre ma vie comme avant. La révolution la plus évidente était celle du changement de mode de vie. J’ai quitté définitivement la publicité pour me consacrer à la diffusion de ce film, puis à la réalisation de deux autres films que j’ai tournés en France et en Europe cette fois. Ces deux prochains films montrent qu’il existe ici aussi beaucoup d’initiatives positives et explorent un nouveau chemin pour partager le message d’une révolution intérieure.
Mais, mon but est également de créer un lieu afin de vivre ce mode de vie pleinement et d’incarner en France tout ce que j’ai compris et expérimenté au cours de mes voyages.
Avec un groupe d’une trentaine de personnes, nous œuvrons pour ouvrir un lieu dans le sud-ouest de la France : « Le village dynamique ». Nous signons, en ce moment même, un contrat pour l’obtention d’un terrain de 50 hectares.
Notre idée à travers ce projet de lieu est simple, nous voulons créer un laboratoire du futur pour matérialiser tous les changements possibles dès maintenant dans de nombreux domaines, en construction, en démocratie, en éducation, en énergie…pour voir si l’ensemble marche dans le bons sens… Et puis, un de mes rêves est de proposer un accompagnement aux gens grâce à un changement de cadre de vie, car je suis persuadé que l’environnement est un élément extrêmement fort pour soigner nos corps et nos esprits.”
Quel impact souhaitais-tu obtenir en réalisant ce film ?
« L’idée à travers ce film était de parler de l’être humain au sein de ce monde, ce n’était pas de changer le monde, mais de montrer que nous pouvons nous changer nous-mêmes. Chacun d’entre nous pouvons changer notre monde.
Mon but est de faire ce que je peux ici et maintenant, de faire mon maximum sans attendre que le monde change. Je ne fais pas cela pour que la société change, je ne fais pas cela pour que les autres personnes changent, je le fais parce que c’est juste.
Il est important de regarder tout l’escalier que nous avons à franchir et de grimper marche par marche. La première marche, c’est nous-mêmes, notre vision du monde. Et le premier pas est déjà de nous changer nous-mêmes.
La seconde marche est de savoir comment, en incarnant cela, je vais pouvoir me mettre dans un mouvement, dans un collectif parce que nous serons beaucoup plus fort à plusieurs. Ce ne sera pas un collectif qui veut changer les autres ou qui veut convaincre, mais un collectif qui agit ici et maintenant en apportant des solutions.
Nous sommes la société, nous sommes le monde et si l’on change, le monde change.”
Aujourd’hui, tu as 27 ans, quel conseil donnerais-tu aux jeunes qui ne se sentent pas à leur place dans la société ?
« Réaliser ce film est comme de rencontrer le moi d’il y a 5 ans et de lui montrer que d’autres chemins sont possibles, que d’autres cartes existent et que son jeu peut être beaucoup plus riche qu’il ne le pense. Le but de ce film n’est pas de convaincre, mais de responsabiliser et de donner le choix de ce que l’on peut devenir.
Ainsi, j’aurais envie de dire aux jeunes de ne pas chercher un métier en se conformant à ce que propose la société, mais de créer votre propre métier. À partir de ce que vous découvrez de la société et de vos propres réflexions, vous êtes capables d’apporter à l’humanité ce dont elle a besoin avec ce que vous aimez. »